Vie quotidienne de maman pas parfaite

La dame de chez Coles

posted by Virginie mars 22, 2018 3 Comments

Coles, c’est le nom du supermarché dans lequel je vais faire les courses. Ce jour là, en sortant, je me dépêchais. J’étais juste venue vite fait chercher un goûter pour la sortie de l’école. C’était le jour de la rentrée, et on avait orthophoniste. Comme je sais que ça saoule tout le monde ce type de rendez-vous, je m’étais dit que leur goûter préféré juste à la sortie de l’école calmerait tout le monde. (ça a marché !)
Bref, je me dépêchais donc pour être à l’heure à la sortie de l’école. Doudou aime bien quand la maîtresse l’appelle en premier et que je suis la 1ère maman à 15h15. Et quand j’y arrive, je peux papoter un peu avec une maman américaine que j’aime bien.

En bas des escalators du Coles, il y avait cette maman, un bébé dans les bras et une petite fille à coté d’elle. De très loin je l’avais « sentie » énervée. Je la voyais gesticuler et parler fort. Je n’ai pas compris tout de suite, je suis passée devant elle, et puis j’ai rebroussé chemin en attendant comme un cri de détresse. Elle essayait de ramasser ses lunettes tombées derrière le banc. Avec son petit sur la hanche, elle n’y arrivait pas. Je lui ai ramassé ses lunettes. Elle m’a remerciée. Mais pas seulement. J’ai été scotchée par son regard. Elle m’a dit « I’m sorry I’m just so tired » (je suis tellement fatiguée). Je lui ai pris le bras, je lui ai proposé de porter son fils un moment. Elle m’a dit que ça irait, mais elle répétait, « je suis juste tellement fatiguée… » et elle s’est mise à pleurer. Sa fille nous regardait. Je ne sais pas si elle comprenait. Elle devait avoir 2 ans. Je me suis rappelée que moi aussi, j’ai eu 2 petits de 14 mois d’écart, que je ne dormais pas ou très peu, ou très mal. J’ai pleuré de fatigue aussi. D’ailleurs mon grand s’en rappelle encore. Des fois il me dit « tu te rappelles une fois tu avais pleuré à Colombes » Je lui ai dit, que je comprenais, que ça irait mieux bientôt. Que moi aussi j’avais des petits et que c’était dur des fois mais que ça irait bientôt mieux, qu’elle allait y arriver. Qu’elle avait de beaux enfants. Elle m’a dit « ca va aller, je suis juste fatiguée »

J’aurais voulu la raccompagner, ne pas lui laisser prendre le volant. Lui prendre ses enfants juste une heure pour qu’elle dorme, ou marche, ou aille chez le coiffeur. Les lui prendre une nuit, pour qu’elle dorme quelques heures d’affilée, appeler son mari, pour être sure qu’il soit gentil avec elle et qu’il comprenne. Prendre son panier de repassage ou lui apporter un plat de lasagnes. Mais je ne suis qu’une passante, et je me suis sentie très impuissante.

A toutes les supers mamans et les mamans super épuisées, vous avez le droit de pleurer et de demander de l’aide. On l’a toutes fait…ou regretté de ne pas l’avoir fait. A tous les parents. Et puis quelques photos floues, comme la vraie vie, rien de parfait. Un appareil noyé, un protège téléphone qui vient se glisser sur le petit rond de la caméra du téléphone. L’envers des jolies photos d’ici.

Des bisous.

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