Je sais que j’ai de la chance parce que je l’entends, tous les soirs à la même heure : elle prend sa petite bouteille d’eau dans son lit, boit un coup puis se recouche. Parce qu’il allume son étoile magique tout seul le matin et je devine qu’il se rallonge et se rendort un moment. Parce que je le vois placer ses pantoufles dans le bon sens à la sortie de son lit pour les mettre le matin.
Je sais que j’ai de la chance parce qu’il dit ‘rrrhoooo’ quand il fait une bêtise, parce que ne peux pas lui couper les ongles de pied tellement il est chatouilleux et qu’il éclate de rire dès que je le touche, parce qu’elle me dit des phrases des fois que je ne comprends pas ou invente des nouveaux mots.
Je sais que j’ai de la chance, quand il m’envoie un texto « sushis ce soir ? » le vendredi soir dans le train et quand je trouve sa main le soir pour m’endormir.
Pendant leur rituel du soir les câlins, les bisous, Valentin caché sous sa couette, Augustin qui doit le trouver, puis grimper lui faire un bisou, puis redescendre pour faire un calin à sa soeur,
Pendant nos petits déjeuners, quand il veut préparer le café, elle mon thé, et quand il met son biberon dans le micro-ondes,
Je sais que j’ai de la chance, quand ils jouent dans la terre, dans le sable ou dans l’eau et qu’ils me disent « c’est pas grave, hein maman si on se sali, on frottera ? »