Depuis quelques semaines, j’ai repris le sport, je cours. On court. Depuis quelques semaines, on se prend 1 heure. 1 heure à nous. Parfois je n’ai pas trop envie d’y aller et quand je commence à chercher des excuses, je me dis qu’il faut y aller, sinon j’aurais toujours une fausse bonne excuse. On court, et on parle. (enfin, surtout lui parce que moi, j’ai un point de côté quand je parle trop ;-))
En général, on ne parle pas du quotidien, pas trop. On parle plutôt de nous, est-ce qu’on se sent bien en ce moment, de ce qui va ou ce qui nous contrarie.
Parfois on parle de la famille, des amis et des enfants bien sûr, mais pas tant que ça au fond. Cette heure là elle est à nous.
Parfois on ne parle pas trop. On savoure aussi le silence et cette heure de décompression.
Parfois on se met à rêver.
On habiterait à la campagne, on aurait une grande maison avec des pierres, un jardin avec un prunier et un cerisier et je ferais des confitures maison. Il entrainerait des jeunes au rugby. Peut-être même je me mettrais à la couture et j’ouvrirais une petite boutique de déco pour enfants. Ou bien on aurait des chambres d’hôtes. Les enfants feraient du quad et joueraient avec des cailloux pendant des heures.
Parfois on a de grands projets, et on travaillerait beaucoup. Je reprendrais mon boulot dans cette entreprise qui m’a fait rencontrer tant de gens passionnants, à qui j’ai donné mais qui m’a aussi beaucoup appris. Les enfants prendraient bientôt le métro tout seuls et iraient voir des expo. Il recréerait une entreprise. On commanderait des sushis une fois par semaine et on trouverait que les gens ne vont pas assez vite.
Parfois on partirait à l’étranger. On aurait une nouvelle vie, dans un nouvel endroit. Les amis prendraient l’avion pour venir nous voir et les enfants apprendraient une nouvelle langue. Pas longtemps, juste le temps de vivre une belle expérience et puis rentrer. Trouver un joli boulot ou même reprendre ses études.
Et puis parfois on se perd, mais on il retrouve toujours le chemin. Parfois il me dit « viens on passe par là on sera plus à l’ombre » et puis hop, on fait 1km de plus, ni vu ni connu…
Alors on rentre, et on reprend une vie normale. Les enfants nous demandent qui a gagné et je réponds qu’on n’a pas fait la course mais qu’on a juste couru ensemble. Et puis on sourit, parce que quand même on a bien couru et ça fait du bien.