Les Urgences. La 1ère fois que j’ai entendu ce mot – j’veux dire pour un de mes enfants – j’ai eu envie de pleurer. Je m’en souviens comme si c’était hier, je devais partir au concert des Enfoirés… « faudrait aller aux urgences madame », les mots de cet urgentiste venu pour une « simple gastro » résonnent encore. Je l’ai pas appelé pour qu’il me dise ça ! je voulais juste qu’il nous prescrive le bon médicament et hop ! Mais non, il fallait surveiller. « Elle est peut-être déshydratée » Sauf que pour moi Urgences = Hôpital = grave. Au final on y restés plusieurs jours et, avec le recul, je pense que je préfère être passée par cette case finalement si rassurante : avoir un médecin à portée de main…le grand luxe au fond ! D’ailleurs, depuis que j’ai des enfants, je regrette de ne pas être sage-femme, infirmière, pédiatre et chirurgien pédiatrique en même temps.
Maintenant c’est différent. Maintenant je suis forte j’ai l’habitude. De nuit, de jour, à Paris, ou ailleurs. D’ailleurs on devrait nous donner un pass vip genre avec un thé à l’arrivée ou au moins un billet coupe-file. Carnet de santé – Carte vitale/ salle d’attente / infirmière / re salle d’attente / médecin / re re salle d’attente et puis après…ça dépend. Soit on rentre avec l’ordonnance Soit on fait d’autres examens.
C’est qu’avec 3 enfants, depuis 5 ans, on y est allés aux urgences ! une brûlure au 3ème degré, 3 fois 2 points de suture en 2 ans (avec en prime, rechute sur les fils fraichement retirés…), une bronchiolite à moins de 3 mois, une vilaine gastro, un bouton bizarre un peu infecté, et puis pas plus tard qu’hier, nouvelle chute : la lèvre qui saigne un peu fort. Mais cette fois on a innové, on a testé la colle. Ca pique un peu mais c’est moins impressionnant que les points.
Maintenant je reconnais les parents qui viennent pour la 1ère fois aux urgences, ou ceux qui viennent systématiquement, juste pour une consultation. Je reconnais ceux qui sont inquiets, ceux qui ont l’air d’avoir l’habitude, ceux qui ont tout prévu : le chargeur de tél, la pom’pote, la couche et la recharge de lait.
Maintenant je reconnais les médecins qui vont me faire encore plus culpabiliser que je ne suis déjà :
« Il a quel âge son petit frère ? hein ?? 3 mois ? et vous l’emmenez ici ? c’est pas un endroit pour les bébés y a plein de microbes dans un hôpital !
Ah oui et donc je fais quoi je le laisse dans la voiture ?? c****sse ! » ou encore et ceux qui vont me réconforter – surtout quand vous avez votre fils qui a choisi de faire un spasme du sanglot et qui s’évanouit pendant qu’on lui charcute le pied :
« c’est bien vous avez bien réagi, j’admire votre calme ! »
Oui : dans ces moments là, on a besoin de ce genre de remarque, vraie ou fausse on s’en fout on veut juste pas qu’on nous rappelle qu’on est une mauvaise mère normale, qui ne peut pas avoir les yeux partout et tenir ses enfants en laisse.
Alors voilà, les urgences on connait. Depuis que je suis mère, je suis abonnée aux Urgences. Même plus peur. Maintenant je reconnais presque quand il faut y aller en courant ou si j’ai le temps de finir mon café avant de partir (rapport au pass vip toussa toussa…) Mais au fond, j’ai de la chance, ça n’a jamais été trop grave…Merci mon étoile.
Sur ce, je vais aller préparer ma trousse de secours spécial tour du monde et réviser mes gestes de 1er secours 😉
Les photos ? rien à voir avec l’article, juste un soir normal, à la crèche après l’école et qu’ils n’arrivent pas à partir… 😉