Pour ce nouveau portrait de maman, nous partons en Australie, avec Vanessa, que j’ai eu la chance de rencontrer à Sydney ! C’est parti :
Présentation :
J’ai 37 ans, diplômée de l’école de commerce EDHEC, digne représentante de la statistique « 30 % des étudiants en école de commerce se marient entre eux », j’ai un petit garçon de 3 ans et une petite fille pour très bientôt. Un parcours professionnel peu typique : début de carrière sur les marches financiers de électricité et du gaz, virage a 360 degrés pour devenir chef de projet en agence de design puis me lancer dans l’aventure en montagnes russes de l’entrepreneuriat avec une 1ère tentative dans le networking pour professionnels de l’industrie créative puis dans la mode pour enfants.
Ma vie personnelle est tout aussi changeante : après 10 ans à Paris, en 15 jours, mon mari est parti 6 mois à Sydney pour un projet client. Je l’ai suivi 1 mois après, sans hésiter, et en refusant de reprendre ma place au chaud dans mon agence de design. Une telle expérience de vie se représenterait-elle? A la fin de sa mission, on a vadrouillé 3 mois en Océanie, puis sommes partis 1 an au Danemark, toujours pour le client de mon mari. Bis repetita, on est parti en quelques semaines juste avec nos valises ! Retour a Paris 3 ans, et l’envie tenace de repartir : on avait plusieurs envies, et c’est le film « Perfect Mothers », fresque parfaite du lisfestyle australien, qui a donné le la final pour l’Australie ! Notre arrivée a été plutôt simple : le bureau Australien qui s’est occupé de nos visas et a financièrement épaulé notre relocalisation. Un « smooth landing » pour nous comme on dit !
Une journée type ?
3 ans après la naissance de notre fils, je dois reconnaître que mon organisation est toujours aussi chaotique ! Surtout depuis que l’on est en Australie car Monsieur Little ne va plus à la crèche mais est gardé à la maison par une jeune fille au pair. Maison qui me sert aussi de bureau ! Et pire depuis qu’il va a l’école une partie de la semaine. Les journées ne se ressemblent pas. Si ce n’est l’heure du réveil : Monsieur Little est réglé a la minute près !
Globalement, réveil à 6h30 maximum au son d’un « Maman, Papa, biberon de vanille » de notre fils dans notre lit ! Puis préparation de la famille un peu plus au pas de course si jour d’école ou de conservatoire de musique. Organisation de la journée avec notre au pair ou si jour d’école, c’est moi qui emmène notre fils à l’école qui n’est pas vraiment à cote de la maison.
Démarrage de ma journée pro entre 9h et 10h. Déjeuner devant mon ordinateur, rituel de toute ma vie pro ! Fin de la journée entre 18h30 et 19h les jours sans école, avec mon fils qui n’est jamais très loin ; 14h les jours d’école pour pouvoir aller rechercher mon fils : ces jours-là , c;est moi qui m’en occupe et passe du temps au playground avec lui, lui donne son bain, le fait dîner.
Puis je couche notre fils, avec la sacro-sainte histoire du soir, mon mari ayant des horaires peu Australiens. Préparation du dîner pour tous les autres membres de la famille. Parfois j’intercale un aller-retour pour aller chercher mon mari à son ferry et lui permettre de rentrer un peu plus tôt voir de dire bonsoir à notre fils. Dîner à l’heure française vers 20h30/21h (on fait figure d’extraterrestres ici), parfois avec nos ordinateurs/vibers etc sur la table. Debriefing de nos journées avec notre au pair et mon mari en dînant. Puis lecture, boulot, ou parfois un film sur youtube (on n’est pas abonné à la tv ici, trop peu qualitative). Et coucher variable entre 22:30 et minuit.
Et le weekend ?
Australie + notre Monsieur Little = fini les grasses mat’ (si tant est qu’elles aient jamais existé depuis sa naissance…) !
Réveil à 6h30 max. Les samedi matin, c’est départ en trombe pour aller a l’activité sportive du moment de Monsieur Little à laquelle on arrive toujours les derniers – en bons français que nous sommes restés ! Puis, 8 mois par an et l’hiver lorsqu’il ne fait ni froid ni pluies tropicales, direction l’une des 70 plages de Sydney pour le reste du week-end, en famille ou avec des amis. Surf ou bodyboard pour mon mari, chateau de sabe pour Monsieur Little et papotages avec les autres parents pour moi.
Avec quand même de temps à autres au milieu des plages, quelques événements culturels ou artistiques pour ne pas oublier de nourrir nos esprits dans un pays qui offre moins d’opportunités culturelles que le vieux monde !
Qu’est ce qui facilite la vie de parents en Australie, et à l’inverse, qu’est-ce qui est plus compliqué à gérer ?
L’atout fondamental de l’Australie pour les parents à mon sens, c’est l’hyper sécurité et le respect.
C’est un trait de la société australienne que tu ressens au quotidien : les gens sont très orientés « communauté », entraide, bienveillance, tournés vers les autres; la société est très civile et respectueuse ; et la justice rapide et efficace. Tout cela forme une réalité de vie ultra sereine : tu n’as pas peur que ton enfant rentre seul de l’école et tu ne te demandes pas s’il a été victime de racket. Bien sur, les problèmes existent , il y a des quartiers plus difficiles et le danger zéro n’existe pas, mais globalement on vit vraiment ici selon leur expression favorite « no worries », « sans souci ».
Concernant la difficulté majeure en tant que parent en Australie, sans hésiter : le coût de la garde puis de l’éducation des enfants !
Particulièrement lorsque tu vis à Sydney ou non seulement le coût de la vie est l’un des plus cher mais l’État de Nouvelle Galles du Sud est celui qui subventionne le moins ces deux postes. L’école publique, qui est la moins chère, ne démarre qu’a partir de l’équivalent de la grande section de maternelle. Avant, une année de maternelle coûte autour de 15000 euros, la crèche entre 60 et 100 euros par jour.
Au-delà du coût, le système éducatif australien est très éclectique, le privé forme 1/3 des élèves ! Tout en se conformant au programme scolaire global défini par l’État local, chaque école ou chaîne d’école a sa propre méthode d’enseignement et se développe sur les fonds des parents. Le système est donc très orienté business, les écoles se « battent » à coup de publicité, de portes ouvertes, d’options/infrastructures différenciantes. Sans parler des listes d’attentes et entretiens un an a l’avance ! Bref, pour un français habitué à l’école pour tous et à la cartographie scolaire, choisir les futures écoles de son enfant est un peu déboussolant au début.
3 petits bonheurs qui te donnent le sourire :
Vivre à l’étranger, parce que c’est l’anti-routine quotidienne et que le challenge oblige à repousser ses limites !
Être entourés de perroquets comme on est entouré de pigeons à Paris, la couleur et l’exotisme en plus !
Entendre notre fils de 3 ans prononcer les mots anglais en « ow » avec cet accent déjà si australien: c’est sur, il sera le plus bilingue d’entre nous !
Une anecdote rigolote sur ta vie d’expartiée ?
C’est plutôt l’anecdote quotidienne :
Être Français à l’étranger, c’est avoir le privilège d’être tout de suite doté d’un immense capital sympathie et, en Australie plus qu’ailleurs encore, porter en soi l’Histoire, la culture, le romantisme.
Comme les Australiens sont très ouverts, parlent facilement et surtout sont très francophiles, la rencontre avec un Français se solde inévitablement par quelques essais dans la langue de Molière. Sauf que n’est pas Molière qui veut…et trop souvent, je me retrouve à devoir composer face à un Australien qui me parle français sans que je ne comprenne un mot !
Le plus drôle, c’est quand, avant même de discuter ensemble, on me dit « ça se voit que tu es française » ! Probablement ce je-ne-sais-quoi français 😉
Un grand merci à Vanessa ! Et pour découvrir sa petite entreprise Little Monsieur, c’est par ici ! (mon petit doigt me dit en plus que c’est les soldes en ce moment 😉