Vie quotidienne de maman pas parfaite

Ce matin, je ne suis pas allée au bureau, enfin si, mais chez moi. Je me suis moins dépêchée, j’ai moins dit « viiiite on va être en r’tard !!! », j’ai moins couru, je n’ai pas commencé à lire mes mails dans la voiture ou passé mes 1ers coups de fil comme quand j’essaie d’optimiser cette demi-heure de trajet. Je n’ai pas pesté dans les bouchons en regardant l’heure et me disant que j’allais    E N C O R E être en retard…et je n’ai pas badgé pour entrer au parking ni cherché une place tout près de la sortie pour rentrer plus vite le soir.

Je n’ai pas non plus pris le thé avec les collègues et raconté à la terre entière ma semaine de grippe/ vacances. Mais je suis rentrée tranquillement après l’école chez moi, je me suis installée dans la salle à manger et j’ai inscrit sur ma « to-do list » de m’aménager le bureau qui est un peu en bazar en ce moment. J’ai fait une petite pause lessive. J’ai bu un bon thé. J’étais là pour le retour de l’école, pour entendre toutes les histoires qui s’étaient passées à la cantine et dans la cour.

J’ai bien travaillé aussi.

Ça y est je peux enfin me concentrer sur ce projet qui me tient à coeur, sur lequel je travaille depuis plusieurs mois en plus de mon boulot. Je me lance ! Ce projet, c’est une application tablette pour enfants. Je vous en reparlerai très bientôt, en mots et en images 😉

Je vais aussi enfin avoir des soirées plus reposantes, avoir plus de temps pour les enfants, mon mari, maman, ma famille et mes amis. Je n’aurais plus peur de voir « crèche » affiché sur le téléphone car je sais que je pourrais dire « ok, j’arrive dans 5 minutes » si jamais il est malade. Je vais peut-être même pouvoir les accompagner aux sorties ou activités scolaires de temps en temps et être là les jours de grève du centre…La flexibilité, le mot roi pour les mamans débordées et qui veulent tout faire en même temps que nous sommes toutes…Voilà ce que je m’achète en ayant fait ce choix. Quelques mois de flexibilité, de liberté en quelques sortes, pas moins responsabilisants ni prenants, mais différents. Un essai, une transition, une nouvelle tranche de vie…

Belle semaine à vous, et à vite.

J’aurais pu avoir un papa dessinateur qui était comme chaque semaine en réunion hier dans son bureau,

J’aurais pu être une mamie qui a un petit fils journaliste, et qui ne comprendrait pas qu’il parte avant elle,

J’aurais pu avoir un frère policier qui faisait juste son job, et qui essayait de protéger d’autres gens,

J’aurais pu avoir un mari humoriste, se faire tuer par des gens trop débiles pour comprendre ses mots et ses dessins.

J’aurais pu…

Mais parce qu’on ne tue pas les gens comme dans les films juste parce qu’on ne les aime pas, qu’on ne les comprend pas, ou qu’on est différent, aujourd’hui encore, comme tous,

En mémoire et en hommage aux victimes de l’horrible attentat contre Charlie Hebdo le 7 janvier 2015 et à leurs proches.

S’il ne me restait plus que 3 semaines, je…

J’écouterais attentivement toutes leurs phrases, même celles qui commencent par « tu sais hier à l’école, enfin j’veux dire l’autre jour, et ben tu sais, euh…. »

Je ne leur refuserais aucun câlin, même si c’est le énième avant le dodo et même le énième devant la classe le matin et que je sais que je vais être en retard.

Je ne dirais plus jamais « tu me saoules là ! » même si je le pense un peu des fois.

Je leur apprendrais à faire notre gâteau au chocolat préféré et je leur laisserai un livre de toutes les recettes qu’on aime faire ensemble.

Je leur apprendrais à croquer chaque seconde de la vie, à n’en garder que le meilleur.

Je leur apprendrais la valeur du bonheur, de nos petits bonheurs.

Je ne me plaindrais plus du lever un quart d’heure avant l’heure du réveil et je ne crierais plus pour du yaourt renversé sur la chaise haute.

Bien sûr je continuerais à leur apprendre le bien, à les gronder aussi pour les rendre meilleurs, plus forts. Mais je les respirerais à plein nez, je n’en perdrais pas une miette.

Je leur dirais que la vie est belle, qu’elle est injuste parfois et même dégueulasse, oui je leur dirais peut-être un gros mot, mais je leur dirais d’en savourer chaque seconde comme si c’était la dernière.

À Carla, et à toutes ces mamans parties trop tôt, trop vite.